Spécial du temps des faillites! - Sommaire de l'émission du 25 décembre 2014

« La dette du Québec est au cœur des débats politiques depuis au moins trente ans. On questionne continuellement son ampleur, son accroissement ou le fardeau qu’elle représenterait pour les générations futures. (...) la dette du Québec est un objet politique qui inquiète.
Cette angoisse collective n’est pas étonnante. Lorsqu’une famille s’endette, les conséquences sur ses finances sont importantes. Non seulement doit-elle acquitter les intérêts de cette dette, mais elle risque aussi de transmettre sa mauvaise situation financière à ses enfants. Ainsi, lorsque les citoyennes et les citoyens se font fréquemment rappeler que nous sommes collectivement endettés de plusieurs milliards, ils associent la situation de l’État à celle d’une famille et imaginent les huissiers se présenter aux portes du Québec. Certains y trouvent leur compte et profitent de cette angoisse pour faire de la dette publique une menace imminente qui oblige à certains choix politiques. »

C’est ce qu’on peut lire dans l’introduction d’une récente brochure de l’Institut de recherche et d’information socio-économique (IRIS) sur l’état de la dette du Québec en 2014.

Ce midi, MAIS, l’émission vous offre un spécial de Noël sur la dette et l’endettement! Au programme, on s’interroge sur la dette publique du Québec et sur les débats qu’elle suscite avec Simon Tremblay-Pépin de l’IRIS et on revient sur le sauvetage des banques canadiennes par le gouvernement fédéral suite à la crise financière de 2008 avec Louis Gaudreau, professeur à l’école de travail social de l’UQAM. Au passage, on ouvre l’abécédaire anticapitaliste de la CLAC  à la lettre « d », comme dans dette.


Le Canada, terre d'asile et d'immigration? - Sommaire de l'émission du 18 décembre 2014

« Le Canada est réputé pour être un pays dont la politique d’immigration est de grande envergure et se reflète dans sa diversité ethnique. L’immigration au Canada est fortement soutenue par une série spécifique de politiques et d’institutions dont les systèmes juridiques, les politiques publiques et les structures politiques favorisent la participation et l’adhésion. »




Le Conseil canadien pour les réfugiés (CCR) souligne cependant que « Des changements récents ont contribué à l'augmentation d’un discours négatif qui fait que les réfugiés ont plus de difficulté à trouver la protection et à se sentir les bienvenus. »


Dans une note publiée dans le cadre de la journée internationale des migrants, le CCR souligne notamment “que le recours du Canada aux programmes des travailleurs migrants temporaires est problématique, car cela compromet les droits des migrants, alors que tous les travailleurs migrants devraient avoir accès à la résidence permanente.

[...] 

Dans le passé, le Canada a concentré ses efforts sur l’édification de la nation en développant
l’immigration permanente. Le CCR considère que le Canada devrait revenir à ce modèle, au lieu de se focaliser sur l’immigration temporaire qui mène vers une société à deux vitesses. »

Ce midi, MAIS l’émission vous propose d’entendre l’histoire de Deepan Budlakoti qui illustre comment cette société à deux vitesse en est voie de prendre forme. On s’entretiendra ensuite avec Janet Dench directrice exécutive et porte-parole du CCR.

Défense des droits humains : nécessaire et légitime, mais dangereux - Sommaire de l'émission du 11 décembre 2014

« Militants, avocats, journalistes, responsables communautaires et syndicalistes, tous ces défenseurs des droits humains qui risquent leur vie et leur liberté dans le cadre de leur combat en faveur des droits fondamentaux continuent à être victimes de manœuvres d'intimidation, de harcèlement et de violences à travers l'Amérique latine et les Caraïbes, [...].


[...] sont particulièrement visés par des violences graves et des mesures répressives sévères : les militants qui travaillent sur les questions liées à la terre, aux territoires et aux ressources naturelles, sur les droits des femmes et des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI), ou sur les droits des migrants ; ainsi que les journalistes et les syndicalistes qui défendent les droits humains. »


Un rapport lancé hier dans le cadre de la Journée internationale des défenseurs des droits humains par Amnistie internationale sonne l'alarme au sujet des violences contre les défenseurs des droits humains dans les Amériques. Ce midi MAIS, l'émission creuse cette question en compagnie d'Anne Sainte-Marie d'Amnistie internationale - Canada francophone. On s'entretient ensuite du verdict rendu public hier par le Tribunal permanent des peuples au sujet de la responsabilité du Canada et de ses entreprises extractives dans le violations de droits en Amérique latine avec Marie -Ève Marleau du Comité pour les droits humains en Amérique latine. Enfin, on s'interroge sur le système juridique qui maintient l'impunité autour des crimes graves commis à l'encontre des défenseurs de droits humains dans les Amériques et dans le monde avec Édouard Delaplace, directeur des affaires juridiques chez Avocats sans frontières Canada.

Perspectives sur la violence faite aux femmes - Sommaire de l'émission du 4 décembre 2014

« Depuis plusieurs années, des discours proclament l’atteinte de l’égalité entre les hommes et les femmes. Ces mêmes voix remettent en question la spécificité de la violence envers les femmes : elles seraient aussi violentes que les hommes, qu’il s’agisse de violence physique, psychologique, verbale, économique et, même, sexuelle.


Rappelons que la violence envers les femmes désigne l’ensemble des comportements violents, individuels ou collectifs, fondés sur le genre. D’ailleurs, les instances internationales reconnaissent l’existence de discriminations systémiques envers les femmes.

[...]


Rappelons également que les agressions sexuelles sont à considérer dans le continuum des violences envers les femmes.

[...]


Au-delà des inégalités entre les sexes, les discriminations tendent à s’accumuler pour les femmes qui sont, de fait, plusieurs fois victimes (pas de « papier », donc pas d’adresse, donc pas de revenu, donc pas de soin de santé, ni de soutien pour les enfants, ni accès aux garderies à tarif réduit, ni, ni, ni, etc.). »


À l’avant-veille de la commémoration du 25e anniversaire du meurtre de 14 jeunes femmes, assassinées par un jeune homme antiféministe le 6 décembre 1989 à l’École polytechnique de Montréal, MAIS l’émission se consacre à la Campagne des 12 jours d’action pour l’élimination de la violence envers les femmes.

Dans un premier temps, on revient sur la question de la violence sexuelle avec Nathalie Duhamel du Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS). Ensuite, on se penche sur les discriminations systémiques que vivent les femmes immigrantes et réfugiées avec Yasmina Chouakri, responsable du volet Femmes à la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes.

Philosophie, éducation, médias et pensée critique : entretien avec Normand Baillargeon - Sommaire de l'émission du 27 novembre

«Ai-je eu tort de faire découvrir à mes élèves la révolte d’Antigone dans Sophocle, Jean Anouilh ou Henri Bauchau, ai-je eu tort de leur expliquer la différence entre la légalité et la légitimité d’un combat ? Ai-je eu tort de leur faire lire Émile Zola ou Victor Hugo en lutte permanente contre l’injustice et pour la vérité ? Ai-je eu tort de montrer aux plus jeunes que le Petit Prince a raison de préférer sa rose aux fausses richesses du businessman et de débattre avec les plus âgés sur Le discours sur la servitude volontaire d’Étienne de la Boétie ?  Aurais-je dû plutôt choisir, hors programme, des ouvrages qui apprennent l’appât du gain, l’art du mensonge, le refus du doute, le goût du pouvoir, la supériorité de l’oligarchie sur la démocratie ? Aurais-je dû leur dire que la justice, la vérité, le respect du vivant étaient des utopies inutiles, des valeurs ringardes et en total décalage avec le monde réel ? Peut-être après tout. Le choc serait moins rude et l’école serait enfin en phase avec la société...»

Cet extrait d’une lettre ouverte d’une enseignante à la Ministre de l’Éducation Nationale suite à la mort de Rémi Fraisse, atteint par une grenade assourdissante lors d’une manifestation contre le barrage de Sivens en France, pose le ton pour l’émission de cette semaine. MAIS l'émission vous propose en effet une discussion en profondeur sur la philosophie de l’éducation et la pensée critique avec Normand Baillargeon, professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), essayiste, militant libertaire, chroniqueur et collaborateur à différentes revues alternatives, dont l'excellente revue sociale et politique À Babord!.


Environnement et austérité : la société civile en résistance

« On ne mettra pas fin aux politiques d’austérité simplement en changeant le parti au pouvoir. C’est en bâtissant solidairement notre pouvoir populaire et en se faisant entendre dans la rue que nous pourrons confronter avec succès les élites qui décident des politiques d’austérité. Ce mouvement que nous appelons à construire, il devra se poursuivre après que nous aurons réussi à stopper les coupures. Ensemble, nous devons jeter les bases d’une économie coopérative, démocratique et autosuffisante, qui distribuera la richesse équitablement et fera appel à notre créativité, nos connaissances et habiletés, tout en préservant l’équilibre écologique de la planète. »
Ce mots, empruntés à la déclaration du Comité d’action solidaire contre l’austérité, expriment bien comment la base d’unité contre l’austérité s’élargit de jour en jour. De la protection de l’environnement à lutte contre l'austérité, les groupes de la société civile s’organisent pour contrer la destruction de nos institutions démocratiques, de nos programmes sociaux et de notre patrimoine naturel.
Dans un premier temps, on s’attarde aux luttes environnementales au Québec avec Maude Prudhomme du Regroupement québécois des groupes écologistes. Dans un second temps, on élargit la réflexion sur les choix idéologiques et politiques qui guident les gouvernements provincial et fédéral sur la voie de l’austérité, au mépris de l’opposition publique croissante, avec Patrick Rondeau, membre du comité de coordination de Pas de démocratie sans voix.


Les « gentils » et les « méchants » - Sommaire de l'émission du 13 novembre



« La dualité, ou la pensée binaire, est à mes yeux le mécanisme le plus subtil de la violence ordinaire : cette violence qui résulte de l'habitude qu'a notre esprit de cloisonner et de diviser au lieu de rassembler et d'unifier. La pensée complémentaire, elle, laisse cohabiter les propositions apparemment contradictoires pour qu'elles aient la possibilité de s'ajuster en créant une troisième voie. Cette démarche, bien que pas nécessairement confortable est souvent l'occasion d'une éclosion de créativité.

[...]

Notre intelligence cartésienne fonctionne beaucoup par tiroirs qui s’excluent mutuellement : c'est soit ceci, soit cela! Il faut donc un peu de vigilance pour penser conjointement : et ceci et cela! »

À partir de cet extrait du livre Du Je au Nous, de Thomas D'Ansembourg, auteur du best seller de psycho pop Cessez d’être gentils, soyez vrais!, on porte un regard de travers sur la journée mondiale de la gentillesse.

MAIS, l’émission vous propose un méchant programme ce midi. D’abord, la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) présente la troisième entrée de son abécédaire anticapitaliste : la concertation. Ensuite, un parle de l’art urbain qui dérange et de la place de plus en plus restreinte pour la dissidence dans l’espace public avec l’artiste de l'image numérique, Isabelle Hayeur. Enfin, on poursuit la réflexion autour de la campagne Twitter #AgressionNonDenoncee et de la culture du viol avec Marie-Christine Lemieux-Couture.



Vous pouvez visionner l’oeuvre Murs aveugles d'Isabelle Hayeur, commandée par la Biennale de Montréal, une projection vidéo, présentée sur un édifice jouxtant la station de métro Saint-Laurent, et retirée suite à une plainte déposée par la propriétaire de l'édifice ici :


MURS AVEUGLES from Isabelle Hayeur on Vimeo.

À la guerre comme à la guerre...

« Les désastres de la Guerre sont aussi nombreux que les victimes. Les guerres sont longues, et ont des répercussions catastrophiques sur la population et l’économie, mais aussi l’environnement. Souvent absente des médias, cette dernière problématique préoccupe de plus en plus la Communauté internationale. La protection de l’environnement en temps de guerre peut faire sourire certains. Pourtant, protéger la nature, c’est aussi protéger la population contre certaines armes chimiques, et surtout, donner une chance au pays de pouvoir se relever une fois la guerre terminée. »

C’est ainsi que s’ouvre un article intitulé « Droit international, guerre et protection de l’environnement », signé Sarah Dufournet et paru en février 2012 sur Instrat, un site d’information et d’actualité indépendante dont le slogan provocateur (« Il faut parfois une grande intelligence pour ne pas comprendre. ») est un appel à l’esprit critique qui manque trop souvent aux analystes en affaires internationales.

À l’approche du jour du souvenir, MAIS, l’émission tient à souligner la Journée internationale pour la prévention de l’exploitation de l’environnement en temps de guerre et de conflit. Pour commencer, on s’oppose à la guerre tout court avec Raymond Legault du Collectif Échec à la Guerre qui organise la quatrième campagne du coquelicot blanc au Québec. Ensuite, on réfléchit aux impacts des conflits armés sur l’environnement avec Michel-André Bouchard qui s'est penché sur la question dans la revue Développement durable et territoires et qui travaille avec le McGill-UNEP Collaborating Centre on Environmental Assessment.



Voici en prime quelques références complémentaires pour approfondir la réflexion.
Conflits armés et environnement ne font pas bon ménage, c'est le moins qu'on puisse dire.

L'inverse est également vrai : « Nous menons une guerre contre la nature. Si nous la gagnons, nous sommes perdus », comme l'affirmait l’astrophysicien et vulgarisateur scientifique Hubert Reeves en octobre 2011 lors d’une conférence prononcée à l’Université de Sherbrooke. On se souviendra que quelques mois plus tôt il parlait notamment de sécurité nucléaire et d’exploitation des énergies fossiles à MAIS, l’émission (voir « Science et démocratie : un marriage impossible? ») .

Guerre et environnement ne font semble-t-il pas un mariage beaucoup plus heureux que science et démocratie : « Les conséquences écologiques de la guerre sont omniprésentes et comprennent les fuites de gaz et de produits chimiques causées par les bombardements, l’exploitation non réglementée des ressources naturelles par les forces armées et les groupes rebelles, le gaspillage du sol et les risques pour la vie causés par les mines terrestres et d’autres munitions explosives non explosées, et la pression sur les sources d’eau, la biodiversité et les écosystèmes découlant des mouvements massifs de populations. Les nouvelles technologies et les nouvelles armes, telles que les munitions en uranium appauvri, pourraient représenter des menaces encore inconnues pour l’environnement. [...] La destruction de l’environnement est souvent une cible délibérée de la guerre, utilisée comme arme pour débiliter l’économie, affaiblir la résistance des civils et accroître la pression sur les forces gouvernementales pour qu’elles capitulent. »

Est-ce une coïncidence si c'est devant le campus de l'université McGill que se tiendra la Vigile contre la montée du militarisme, organisée par Échec è la guerre le 11 novembre prochain? Pour saisir toute l'ironie de ce hasard qui n'en est peut-être pas un, il faut lire l'article « Higher-Calibre Education? Uncovering the military applications of high-tech research at McGill University » qui s’intéresse aux usages militaires de la recherche en technologies de pointe à McGill, une enquête publiée au printemps dernier dans le magazine indépendant The Dominion, disponible en ligne sur le site web de la Media Coop.

Pour revenir au thème du jour, il vaut la peine de lire l’entrée « Environnement et opérations de la paix » du lexique en ligne du Réseau de recherche sur les opérations de la paix. Sophie Bourdon, Étudiante à la Maitrise en droit international (environnement) à Université du Québec à Montréal revient sur le cas du Libéria, « premier pays africain à bénéficier d’une aide environnementale post-conflit de la part du programme des nations unies pour l’environnement (PNUE) dans le cadre d’une opération de paix de l’ONU », au sortir de la guerre civile.

Elle note que dans la résolution créant la Mission des nations unies au Libéria (MINUL), le Conseil de sécurité fait implicitement référence à certains principes coutumiers de droit international applicables au droit international de l’environnement, mais que ces « principes ne font pas directement référence à la protection environnementale en tant que telle mais plutôt à la gestion des ressources naturelles ». Son analyse a le mérite de faire réfléchir : « Ceci est le reflet de la place importante qu’occupent les ressources naturelles (essentiellement les diamants et le bois) dans la persistance du conflit libérien. Il est donc permis de croire que l’intérêt environnemental du conseil de sécurité est ici circonstanciel et non pas le fruit d’une volonté de protection écologique à part entière. »

À la vie, à la mort!

« Une personne peut choisir de remettre, entre les mains de Dieu, sa vie et sa mort.  Pour elle, toute vie est préférable à la mort même dans les moments les plus difficiles. Nul n’a le droit d’imposer cette vision à tous et c’est dans un respect mutuel que ce changement sociétal doit s’opérer.


[...]


C’est un débat de société sur lequel nous devons nous pencher pour envoyer un message clair à nos législateurs.


C’est une question de respect, de justice et de droit. »


Dans cet extrait du manifeste Mourir dans la dignité : l’ultime liberté, l’Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité (l’AQDMD) pose les termes d’un vaste débat sur la vie et la mort. Ce débat de société sur la fin de vie n’est pas sans faire écho à celui sur le début de la vie au coeur de la question du droit à l’avortement. Vivre est mourrir dans la dignité, n’est-ce pas ce que l’on peut espérer pour tous et toutes?

Ce midi, MAIS, l’émission se consacre à ces questions de vie ou de mort.


On discute de santé sexuelle et reproductive et du droit à l’avortement avec la Fédération du Québec pour le planning des naissances; on se souvient avec Femmes autochtones du Québec des centaines de vies volées au Canada; et on s’entretient avec avec l’AQDMD du droit de vivre... et de mourir dans la dignité.


Justice pour les bavures de victimes policières - Sommaire de l'émission du 23 octobre 2014

« Plusieurs événements survenus dans les années passées indiquent la, nécessité d'un effort majeur à faire pour éviter qu'une situation comme celle du 7 juin 2011 dégénère au point où il n'y a éventuellement plus d'alternative que de tirer avec une arme à feu sur une personne visiblement perturbée mentalement. [...] Tirer sur un criminel qui fait feu lui-même en direction des policiers ou d'une autre personne est une chose. Tirer avec une arme à feu sur une personne visiblement perturbée mentalement en est une autre. »


C’est en ces termes que le corner Jean Brochu commentait, dans son rapport publié en décembre 2012, la mort de Mario Hamel, abattu par le SPVM . Rappelons que cette intervention de crise avait également couté la vie à un passant, Patrick Limoges, ce qui avait amené le coroner a soulever des inquiétudes quant au faible taux de qualification au tir des agents du SPVM.


Deux ans plus tard, rien ne semble avoir changé, comme en témoignent la mort d’Alain Magloire, le 3 février dernier et celle de Farshad Mohammadi, deux ans plus tôt*. Plus de cinq ans après les faits, le rapport du Coroner sur la mort de Fredy Villanueva a finalement été rendu public mais le policier responsable de la mort du jeune homme en août 2008, Jean-Loup Lapointe, est toujours en service.

Malgré tout, les familles, les proches et les alliés des victimes de bavures policières continuent leur lutte pour la vérité et la justice. 

Ce midi, MAIS, l’émission revient sur la question de la violence et de l’impunité policière avec Josiane Millette, membre de la Coalition justice pour les victimes de bavures policières qui tenait hier sa cinquième vigile annuelle. Également au programme, une seconde entrée à l’abécédaire anticapitaliste de la CLAC : la violence, mais quelle violence au juste?



*Erratum : dans l'introduction parlée de l'émission, il était question de la mort de Farshad Mohammadi un an plus tôt (en 2013). Désolé pour cette erreur.

La faim du monde : quelle justice alimentaire? - Sommaire de l'émission du 16 octobre 2014

« Le Canada a impérativement besoin d’une politique alimentaire nationale. [Des millions] de Canadiens souffrent d’insécurité alimentaire, un grand nombre d’agriculteurs et de pêcheurs sont insolvables, l’environnement subit d’énormes pressions, l’obésité fait des ravages chez le quart des Canadiens, et nous sommes le seul pays du G8 qui ne possède pas de programme alimentaire national en milieu scolaire. De toute évidence, un changement de cap s’impose.


La nécessité de s’attaquer à ces problèmes est reconnue et des propositions de politiques alimentaires nationales ou de stratégies alimentaires sont en cours d’élaboration dans de nombreux secteurs de la société. »


En matière de justice alimentaire, le Canada a Du Pain sur la planche, comme le rappelle le Réseau pour une alimentation durable (le RAD) dans sa proposition de politique alimentaire populaire, publiée au printemps 2011.

MAIS, l’émission se penche donc cette semaine sur les enjeux contemporains liés à l’agriculture et à l’alimentation. Ce midi, on s’entretiendra d’insécurité alimentaire avec Amanda Sheedy, coordonnatrice de programme au RAD. On discutera de la situation extrêmement précaire des travailleurs agricoles migrants au Québec en compagnie de Marie-Jeanne Vandoorne de l'Alliance des travailleurs agricoles. Enfin, on abordera la question de l’accaparement de terres agricoles par des investisseurs plus intéressés par le rendement financier que par la sécurité ou la souveraineté alimentaire avec François l’Italien, auteur d’une étude sur le sujet publiée en 2012 par l’Institut de recherche en économie contemporaine.

Privatisation des services publics, comme une lettre à la poste! - Sommaire de l'émission du 9 octobre 2014


« Postes Canada n’est pas dans une situation facile, mais la société de la Couronne n’est pas non plus devant la catastrophe à laquelle on fait parfois allusion un peu rapidement. Les défis sont importants, mais certaines transformations sont déjà en cours pour les relever.

Privatiser ou libéraliser le secteur postal n’aura surtout des avantages que pour quelques grandes entreprises et pour les gens détenant assez de capital pour l’investir dans d’éventuelles entreprises privatisées. Pour la très grande majorité de la population, il n’y aura pas beaucoup de différence de prix selon le fournisseur de services privilégié. Par contre, cela voudra probablement dire des baisses de la qualité du service, des différenciations régionales dans l’offre postale et d’importantes pertes d’emplois ou baisses de salaires pour le personnel des Postes. En somme, la clientèle de Postes Canada n’a rien à y gagner mais son personnel a beaucoup à perdre. »

C'est la conclusion à laquelle en venait l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS) en avril dernier dans une note de recherche intitulée « Faut-il privatiser Postes Canada? ». La question reste d'actualité, alors qu'une compagnie privée a annoncé cette semaine qu'elle offrira, moyennant des frais, la livraison à domicile du courrier jusqu'ici assurée gratuitement par Postes Canada.

Cette semaine, MAIS, l'émission s'interroge sur les fondements et les impacts des transformations en cours du service des postes. Nous recevons à l'émission Sylvain Lapointe du Syndicat des travailleurs et travailleuses des Postes (STTP), John Anderson, auteur d'une étude sur les services bancaires postaux, publiée en octobre 2013 par le Centre canadien des politiques alternatives, et Simon Tremblay-Pépin, co-auteur de la note de l'IRIS cité ci-dessus.

Santé, un système malade? Sommaire de l'émission du 2 octobre 2014

« Les usagers du réseau de la santé et des services sociaux, qui sont également les huit millions de citoyens du Québec, doivent s’opposer fermement au modèle de gouvernance déconnecté proposé par l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP) dans son document « Faire mieux autrement ». Contrairement à ce que colporte la rhétorique de ses porte-parole, c’est un modèle qui éloigne l’usager des décisions portant sur les services. Ce n’est pas surprenant dans la mesure où il s’agit d’un modèle de gouvernance importé du secteur financier qui n’est tout simplement pas fait pour le service public. »


Dans un texte d’opinion publié dans le Devoir, le président du Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU), Pierre Blain, pose ainsi les termes du débat en cours sur la réforme du système de santé proposé par le gouvernement libéral de Philippe Couillard.


Après le terrorisme, le pétrole et l’information, MAIS, l’émission s’attaque cette semaine à l’épineuse question de la santé. On vous propose une discussion sur les droits des usagers de la santé et des services sociaux avec Isabelle Leblanc, présidente de Médecins québécois pour un régime public, Doris Provencher, directrice générale de l’Association des groupes d'intervention en défense de droits en santé mentale du Québec, et que Pierre Blain du RPCU.

Libérons l'information! - Sommaire de l'émission du 25 septembre

« L’expression de « société de l’information » est devenue courante dans un vaste ensemble de discours scientifiques, politiques, économiques et journalistiques depuis plusieurs décennies. Dès les années 1970, il a été question d’une société qui serait de plus en plus caractérisée par l’information, la communication, le savoir, la connaissance ainsi que — et peut-être surtout — par les dispositifs techniques susceptibles de les véhiculer. Si cette expression a eu autant de succès, c’est parce qu’elle a su rassembler les intérêts de nombre de composantes de nos sociétés alors qu’une première réflexion aurait dû nous amener à conclure à l’impossibilité de faire reposer l’existence des sociétés actuelles uniquement sur l’« information », voire même sur la « communication ». D’ailleurs, toutes les sociétés ne reposeraient-elles pas en partie du moins sur l’information, sur la communication ? »

Dans un article publié en 2008 dans la revue en ligne tic&société, Éric George, professeur à l’École des médias de l’UQAM cherchait à en finir avec la « société de l’information ». Ce midi MAIS, l’émission vous propose de poursuivre la réflexion critique sur ce mythe de la société de l’information.

On parle d’abord avec Jérémie Zimmermann, co-fondateur de la Quadrature du Net, un groupe qui milite pour la défense des droits et libertés sur Internet ; ensuite, on s’entretient de surveillance de masses et des technologies du contrôle social avec Stéphane Leman-Langlois, professeur à École de service social de l’Université Laval ; enfin, on réfléchit aux mutations de l’univers médiatique avec Geneviève Côté, membre du Guet des activités paralogiques, propagandistes et anti-démocratiques (GAPPA).

Le mur climatique, accélérer ou changer de cap? - Sommaire de l'émission du 18 septembre

« On fait comme s’il n’y avait pas de problème, on fait comme si on ne savait pas qu’on s’en va droit dans le mur. On a l’impression que ça ne compte pas, que ça va continuer comme avant. C’est très bien d’être optimiste, sauf que quelquefois ça peut être catastrophique. On sait qu’il faut arrêter ça, qu’on est menacés, et en même temps on continue à le faire parce que, bon, il y a beaucoup d’argent… »

En entrevue à MAIS, l’émission en 2011, Hubert Reeves sonnait déjà l’alarme sur le mur climatique dans lequel on fonce en poursuivant l’exploitation des sables bitumineux, du gaz et du pétrole de schiste. Depuis lors, la crise climatique globale n’a fait que s’aggraver tandis que le Canada et le Québec prennent le virage de l’État-pétrolier.

Bref, à l’approche du mur, on enfonce l’accélérateur au lieu de changer de cap!

En cette Journée du transport public, on remet la voiture à sa place, avec Félix Gravel de la Conférence régionale de l’Environnement de Montréal qui nous parle du Park(ing) Day. On parlera aussi du camp d'action sur la ligne 9 d’Enbridge et de lutte contre les projets d’oléoducs au Québec avec Alyssa Symons-Belanger et on se sortira la tête du sable (bitumineux) avec André Bélisle qui nous revient avec la chronique de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA).

Lutte anti-terroriste ou répression politique? Sommaire de l'émission du 11 septembre

« Le niveau de violence des groupes extrémistes militant pour des causes précises qui opèrent à partir du Canada n’est pas aussi élevé que celui d’autres pays, mais demeure une réalité au pays. Ces groupes extrémistes sont enclins à faire des revendications—légitimes ou illégitimes—portant sur la défense de diverses causes telles que les droits des animaux, la suprématie blanche, l’environnementalisme, et l’anticapitalisme. D’autres sources historiques d’extrémistes d’origine intérieure sont moins menaçantes. »


Cet extrait de la Stratégie antiterroriste du Canada qui porte sur les menaces terroristes, liées à de l’« extrémisme d’origine intérieure militant pour des causes précises », traduit bien la portée profondément politique des choix de sécurité de nos gouvernements. En ciblant notamment l’anticapitalisme et l’environnementalisme, le gouvernement du Canada officialise et normalise le profilage politique des militantes et des militants de certains mouvements sociaux, jugés trop radicaux.


La lutte anti-terroriste devient ainsi un prétexte à la répression politique. Dans le vieux débat sécurité versus liberté, le Canada a de toute évidence choisi son camp!

Ce midi, MAIS, l'émission fait place à la dissidence et à la résistance contre le virage autoritaire avec la CLAC, Gaétan St-Pierre - qui fait parler les mots de la rue chez Septentrion - et la commission populaire sur la répression politique qui entame ses audiences publiques demain à Montréal.



Une marge d'indépendance

La marge est, par définition, un espace et un temps excentrique, hors-norme. Comme journaliste, on y perd en influence ce que l'on y gagne en liberté, en latitude. La marge se situe à distance du centre, quelque part dans sa périphérie plus ou moins éloignée, ce qui permet d'y prendre un certain recul par rapport à la réalité afin de porter un regard critique sur les faits et sur les opinions qui font la nouvelle (et, incidemment, sur ceux qui ne la font pas).

Depuis toujours, MAIS l'émission exprime avec ténacité et véhémence – parfois même avec une certaine obstination – un refus, une opposition et une résistance face à l’asservissement de l'information sous le joug de l'économie du savoir et face à la compromission du journalisme dans la crise des médias.

De par son refus des conventions médiatiques et du conformisme journalistique, elle participe à la nécessaire redéfinition du journalisme.

« Il s'agit non seulement de résister, mais aussi d'inventer, écrit Edwy Plenel dans le manifeste de Médiapart, Combat pour une presse libre. De fonder de nouveaux modèles, d'expérimenter et de tâtonner pour mieux sauver les traditions et les héritages qui nous tiennent à cœur. »

La tradition que prétend modestement poursuivre MAIS, l'émission est celle du journalisme d'intérêt public et l'héritage qu'elle porte humblement est celui du journalisme critique.

« Mais, insiste Plenel, il ne suffit pas de revendiquer cet héritage pour lui rester fidèle, tant notre légitimité malmenée par d'autres ou discréditée par nous mêmes est à reconquérir. »

MAIS, l'émission investit donc la marge comme un espace d'exploration journalistique et médiatique et se propose de reconquérir la liberté de presse, la liberté d'expression, d'information et d'opinion pour la remettre au service du débat public et de la délibération collective. Avec les ondes hertzienne comme signal hebdomadaire et le Web comme relais au quotidien, MAIS, l'émission joue son rôle de témoin d'alarme dans le brouhaha médiatique qui entoure d'un épais brouillard la crise politique, sociale et environnementale globale.

Contrairement aux médias de masse (dont elle emprunte néanmoins l'un de principaux canaux de diffusion : la radio), l'émission ne cherche pas à générer le plus d'audience possible et à ébahir cette dernière devant le spectacle du quotidien sur lequel celle-ci n'a aucune prise. Non. Elle cherche plutôt à construire un public au sens large, capable de s'interroger de manière autonome sur son rôle dans le monde et conscient de son pouvoir d'agir sur les enjeux et les défis collectifs qui se posent à notre humanité.

En affirmant son caractère marginal comme signature journalistique, MAIS, l'émission cultive une certaine marge d'indépendance. Depuis quelques 230 semaines à l'antenne de La Marge – CISM 89,3 FM à Montréal, elle s'affaire à défendre le journalisme tout en invitant celui-ci à remettre en cause sa prétention au monopole de l'opinion et de l'information et à regagner la confiance du public, seule garante de sa valeur et de sa légitimité démocratique.

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